Retour

Les perturbateurs endocriniens

10 septembre 2024

Depuis la révolution industrielle, nous vivons dans un monde de plus en plus pollué. En effet, les substances polluantes se retrouvent insidieusement un peu partout autour de nous : dans l’air que l’on respire, dans l’eau, dans les aliments, les produits de beauté, etc. Celles-ci présentent divers risques pour la santé humaine et environnementale, dont certains sont encore inconnus à ce jour. À titre d’exemple, selon le Center for Disease Control and Prevention, on retrouverait en moyenne 29 pesticides dans le corps des Américains. Certains de ces polluants sont particulièrement préoccupants puisqu’ils peuvent s’avérer néfastes pour la santé hormonale. La santé hormonale, tant chez l’homme que la femme, est précieuse, puisque de faibles déséquilibres hormonaux peuvent avoir des conséquences et des symptômes majeurs sur l’ensemble de l’organisme et donc de la santé. On appelle ces substances les perturbateurs endocriniens.

Enjeux et risques pour la santé

Un perturbateur endocrinien, c’est une substance qui vient entraver ou modifier la production ou l’action normale des hormones. Les perturbateurs endocriniens miment en quelques sorte l’action des oestrogènes, des hormones androgènes ainsi que les hormones thyroïdiennes. Considérant qu’environ 80% des femmes vivront avec un problème hormonal ou gynécologique au cours de leur vie, ceci est particulièrement préoccupant ! Ils peuvent altérer le métabolisme hormonal au niveau du foie et bloquer les signaux hormonaux, ce qui risque de nuire à la production endogène normale, c’est-à-dire, celle qui est orchestrée naturellement par l’organisme. Les perturbateurs endocriniens sont d’ailleurs soupçonnés d’être liés à l’apparition de ces conditions: puberté de plus en plus précoce (qui d’ailleurs prédispose à certains cancers hormonaux), cancer du sein, des testicules et de la thyroïde, l’obésité, les problèmes d’infertilité, les malformations congénitales, les fibromes, l’endométriose, le diabète, la résistance à l’insuline, la diminution du nombre et de la qualité des spermatozoïdes, les risques de fausses-couches et le petit poids du bébé à la naissance. L’endométriose, une maladie inflammatoire complexe qui amène notamment des douleurs menstruelles et de l’infertilité chez les femmes, serait plus sévère et fréquente chez les femmes ayant été contaminées aux DDT (produit utilisé comme insecticide), organochlorés et PCB (polychlorobiphényle). De plus, le risque d’endométriose serait 4 fois plus élevé lorsqu’il y a une exposition aux dioxines. Le contact avec des BPA (bisphénol-A) amènerait plus de risques d’infertilité, nuirait à la qualité de l’ovule et interfèrerait avec la production et sécrétion de l’insuline, augmentant donc les risques de souffrir de diabète. Les DDE débalanceraient les oestrogènes et la testostérone, augmentent la résistance à l’insuline et peuvent contribuer aux fibromes.

Où peuvent-t-ils se cacher ?

Voici quelques exemples des endroits communs où ils se retrouvent au quotidien :

  • BPA (bouteilles de plastiques, cannes de conserves, reçus de caisse…)
  • Phtalates (plastiques, produits cosmétiques et d’hygiène...)
  • PBDE (appareils électroniques...)
  • PFOA (poêles antiadhésives...)
  • Oxydobenzone (écrans solaires)
  • Parabènes, Résorcinol, Triclosan (produits cosmétique et d'hygiène)
  • Mercure (poissons, fruits de mer)
  • Dioxine (tampons, produits animaux)
  • Parabènes (produits hygiène et cosmétiques)

Comment les éviter ?

  • Boire de l’eau filtrée et la plus saine (pure) possible : il y a des résidus de pilule contraceptive dans l’eau ainsi que des résidus de médicaments de toutes sortes, de même que de productions agricoles).
  • Manger biologique le plus possible pour éviter les pesticides et herbicides. Vous pouvez consulter la liste des aliments les moins contaminés sur le site de l’Environnemental Working Group (EWG) « Dirty Douzain/ Clean Fifteen ».
  • Éviter les poêles antiadhésives (Teflon). Les PFOA qu’elles contiennent peuvent perturber le bon fonctionnement de la thyroïde. La céramique peut être un bon choix.
  • Utiliser des cosmétiques sécuritaires et naturels. Pour mieux s’orienter, il est intéressant de consulter le registre des cosmétiques sécuritaires sur www.cosmeticsdatabase.com (base de données Skin Deep).
  • Choisir un écran solaire sans oxydobenzone (ex : écran solaire minéral).
  • Éviter les parfums en général sauf s’ils sont faits d’ingrédients entièrement naturels. Les parfums contiennent des ingrédients, qui même à infimes doses peuvent perturber le système endocrinien: phtalates, benzènes, formaldéhyde, styrène… 
  • Éviter les détergents du commerce pour le nettoyage de la maison. D’ailleurs, le vinaigre est un excellent nettoyant peu cher et efficace.
  • Éviter l’utilisation des plastiques autant que possible. En outre, les contenants en plastiques que l’on place au micro-onde contiennent des phtalates qui vont directement dans la nourriture une fois chauffés. Il convient aussi d’éviter les bouteilles d’eau en plastique, car elles peuvent contenir des BPA. Ceux-ci sont liposolubles (solubles dans le gras), alors ils peuvent se retrouver dans la nourriture.
  • Éviter les cannes de conserves : elles peuvent contenir des BPA.
  • Faire attention aux matériaux de construction comme les solvants, vernis et les peintures, surtout lors d’une grossesse, puisque le fœtus y est extrêmement vulnérable (risques de fausses-couches, malformation, petit poids à la naissance…)
  • Éviter les sofas et tissus anti-taches : ils sont traités avec des substances qui ont un effet perturbateur endocrinien. De plus, ces produits sont très volatils.
  • Limiter l’utilisation des appareils électroniques. Ils contiennent des PBDE, qui sont des retardateurs de flammes. Ils peuvent perturber la thyroïde et le système nerveux. Ce sont des substances très volatiles. Un truc est de se laver les mains après l’utilisation.
  • Pour l’endométriose, porter une attention particulière à l’exposition à la poussière chimique et aux solvants.
  • Éviter les tampons (produits sanitaires pour les menstruations) qui ont été blanchis. Le coton biologique est préférable ou encore les sous-vêtements menstruels ou les serviettes lavables peuvent représenter un choix sain.

 

Sources et références

www.ewg.org
www.endocrinedisruption.com
www.sabotagehormonal.org (brochure 2009)
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17049190/

Livre : Hormone Intelligence (Aviva Romm)

Cours : Alimentation thérapeutique (Flora Medicina)

 

Par Catherine Drouin (La santé à coeur)

Naturopathe spécialisée en santé de la femme
Praticienne Arvigo (Massage abdominal Maya)

www.lasanteacoeur.com