« La médecine, c'est l'art d'imiter les procédés curatifs de la nature » - Hippocrate
L’origine du massage thérapeutique remonte à la nuit des temps. Tapoter, presser et frotter sont des comportements que l’on peut observer même chez les animaux, tout comme le jeûne et l’ingestion de plantes médicinales. Chez l’homme, ces comportements sont différents, puisque la conscience participe au geste, qui n’est plus qu’instinctif mais également réfléchi et ordonné. Avec la conscience émergent les connaissances scientifiques qui dorénavant soutiennent la discipline. Enfin le massage évolue, progresse, voir chemine en tant que thérapie.
Avec 5000 ou 6000 ans d’âge, le massage ayurvédique − intimement lié à la médecine du même nom, riche en mystères et en culture − est peut-être la plus ancienne méthode connue.
En chine, ce n’est pas d’hier non plus que la massothérapie est pratiquée, puisque le Tui-na, que l’on appelait à cette époque anmo, remonterait à 2700 ans avant J.C. En effet, le Huangdi Nei Jing, traité médical attribué au fameux empereur jaune (2697 à 2597 av. J.-C), mentionne différentes méthodes, principalement des techniques de frictions pour soigner et soulager.
Toujours en ces temps reculés, on dénote la présence de la réflexologie plantaire et palmaire en Chine et au Japon. On en trouve aussi des traces chez certaines tribus d’Afrique, d’Australie et d’Amérique. En Égypte, on a découvert une fresque représentant thérapeutes massant pied et main de patients. Cette œuvre, dessinée il y a plus de 2330 ans avant J.-C., fut retrouvée à l’intérieur du tombeau d’Ankhmahor, connu sous le nom du tombeau des médecins.
Les hiéroglyphes inscrits ont été traduits ainsi :«Ne me fait pas mal.» Le praticien répond : «Je ferai en sorte que tu me remercies.» (http://www.reflexologie.fr/historique.html)
En Occident, on ne peut passer outre la civilisation gréco-romaine. Chez les Grecs, passionnés par la beauté et le conditionnement physique, le massage était partie prenante de la culture populaire. Il était d’usage dans les gymnases et les palestres qu’un bon massage avec une friction d’huiles fasse suite à un bain. Nous devons à Hippocrate (460-377 av. J.-C.) − médecin grec ayant marqué la médecine occidentale jusqu'au XVIIIe siècle − l'utilisation du massage comme méthode de traitement. Il va de soi que les hommes de grande science, de cette époque, furent des piliers dans la définition de la valeur médicale du massage.
Chez les Romains, le massage n'avait aucune connotation thérapeutique mais il était tout de même largement pratiqué entre autres, dans les endroits publics (salles de repos, gymnase, ateliers de massage). Cependant, ces lieux devinrent rapidement des endroits de débauche, n’aidant en rien la réputation du massage. C’est ainsi qu’il fut proscrit par le clergé à l’époque du Moyen-âge. La fin de la Renaissance marquera la réintroduction de la pratique du massage par le corps médical, celui-ci ayant décidé de mettre de côté les anciens préjugés.
Plus récemment, c’est à M. Pierre Adolphe Piorry, en 1818, que nous devons les premières recherches modernes sur le massage. Dès lors, cette discipline thérapeutique suivra plus étroitement les progrès en matière de science biologique et médicale. On peut dire qu’aujourd’hui l’on prouve par observation ce que l’intuition, par le passé, nous avait déjà révélé. Enfin, les connaissances passées et présentes, mises en commun, permettent d’aller plus loin que jamais et font poindre une vision plus large et riche de la massothérapie. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Massothérapie)
L’une des formes de massage les plus pratiquées en occident et connue à travers le monde est sans aucun doute le massage suédois. C’est au Dr. Pehr Heinrick Ling (1776-1839), qui était à la fois enseignant, médecin et athlète que revient le mérite d’avoir introduit cette technique particulière en Occident. Passionné d’escrime et de nature aventurière, il entreprend un périple de sept années à l’étranger. C’est au Danemark qu’il fait la connaissance d’un homme du nom de Ming, qui deviendra rapidement son collaborateur. D’origine chinoise, Ming maîtrise les arts martiaux et le massage traditionnel Tui-na. Ling est fasciné par la qualité des enseignements tant physiques que philosophiques de Ming. Son savoir millénaire porte ses propres connaissances et performances à un autre niveau.
C’est finalement en 1804 que Ling rentre en Suède, riche de tous ses nouveaux acquis. Maintenant enseignant, thérapeute et athlète de haut niveau, il entreprend de compléter tout le curriculum de formation de médecine afin de valider scientifiquement ses nouvelles compétences. Son parcours l’amène à développer une série de manœuvres thérapeutiques qu’il nomme système de massage standard. Par la suite, c’est le Dr. Johan Georg Mezger qui, dans son travail de collation et de documentation du «système de massage standard», réalise une sorte de synthèse du travail de Dr. Ling qu’il appelle système de massage suédois.
Pour terminer, il est nécessaire de vous préciser que nous n’avons fait qu’un bref survol des nombreuses techniques en massothérapie, vu l’infini éventail de récits composant son histoire. Retenons qu’une série d’échanges à travers les temps, entre les cultures et les peuples n’ont cessé d’améliorer et d’approfondir cette forme merveilleuse de thérapie: toute simple, naturelle, bienfaitrice et rappelons-le, vieille comme le monde, qu’est le massage.